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Deux femmes discutent.

À Pigalle, ayant sucé

Tout le quai

L’on trouvait force individus

Dont la bite fut connue.

Pas une saucisse de Morteau

Mise en bouche, ou bien mise en peau

N’allait au fichier des pines.

Chère à Neuilly, sa voisine,

La pipe en franc s’est stoppée.

Quelles queues, freins, prépuce, pour téter

Le jus, encas salé ponctuel ?

Jaloux des perces-huitres à la pelle

Qu’avait l’autre, fou d’amis mâles,

Outre raies et pinces de crabes,

A Neuilly, les dévoreuses

Bien lassées d’oindre leur fourreau :

« Comment attirez-vous les damoiseaux ?

Disaient-elles aux autres gueuses.

- L’huis au jour du tout-venant,

La fente, et les dents plaisent.

- Le dentier ? On a prothèse…

- Eh bien ! Enlevez, maintenant. »

 

          Jef de La Fiontaine, 1668

 

Vous ne connaissez pas le texte original : "La Cigale et la Fourmi" de Jean de la Fontaine ? On vous aide :

La Cigale, ayant chanté
Tout l'Été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien !dansez maintenant. »

Vous avez aimé ?

Ainsi va la poésie ! Humour cru, sexualité, grivoiseries entre Pigalle et Neuilly. Une fable moderne avec fellation, fantasmes, doubles sens et allusions sexuelles. Un texte court sur le plaisir, les corps et la prostitution, entre satire et comédie érotique... C'est surtout une parodie de « La cigale et la fourmi » de Jean de La Fontaine !

Si vous avez aimé ce poème grivois, n’hésitez pas à :

  • Cocori-commenter : un mot d’esprit vaut mieux qu’un long discours – dites-nous ce que vous en pensez, ou ce que vous aimeriez lire ensuite.
  • Picorer d’autres histoires : découvrez « La belle au bois de Boulogne : conte pour prince moderne » – déjà en libre lecture sur La Plume du Coq.

Continuez à lire notre littérature grivoise, à la partager, et surtout… Cocoricouille !

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