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Le vicelard et l'isabeau

Maitresse Isabeau, sur un boulevard adossée,

Tenait en sa bouche un clopard, 

Maitre vicelard par la scène émoustillé,

Lui tint à peu près ce verbiage : 

"Éh ! Bonjour Madame du caniveau ! 

Que vous êtes jolie, goberiez vous mon appeau ? 

Sans diffamer, si votre langue, se rapporte à votre harangue, 

Vous êtes la prolixe, l'hôte de mes doigts !"

À ces mot, Isabeau se sent en joie ! 

Et, pour montrer ses belles noix, 

Elle ouvre de larges cuisses, laissant tomber son poids.

Le vicelard en est écoeuré, il en perd sa logorrhée. 

L'isabeau s'en saisit, et dit : "mon bon vicelard, apprenez que tout connard, vit au dépens de ce qu'il goutte : 

Cette leçon vaut bien une paire de couilles, sans doute." 

Le vicelard, honteux et coincé,

Jura, mais bien trop tard, que l'on ne l'y prendrait plus.

 

          Jef de La Fiontaine, 1668

 

Vous ne connaissez pas le texte original : "Le Corbeau et le Renard" de Jean de La fontaine ? On vous aide :

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Et bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
À ces mots, le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Vous avez aimé ?

Ainsi va la poésie ! Zone urbaine et satire sociale se mêlent dans ce dialogue cru entre maîtresse Isabeau et un vieux vicelard. Langage provocateur, humour noir et expression directe dévoilent un rapport de force passionné, au cœur d’un texte contemporain d’un érotisme mordant… C’est surtout une parodie de « Le corbeau et le renard » de Jean de La Fontaine !

Si vous avez aimé ce poème grivois, n’hésitez pas à :

  • Cocori-commenter : un mot d’esprit vaut mieux qu’un long discours – dites-nous ce que vous en pensez, ou ce que vous aimeriez lire ensuite.
  • Picorer d’autres histoires : découvrez « Tallégland : un diplomate de merde » – déjà en libre lecture sur La Plume du Coq.

Continuez à lire notre littérature grivoise, à la partager, et surtout… Cocoricouille !

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