C’est un trou de luxure où chante une rombière
Attirant contre argent les verges des garçons.
Friande de l'oseille est la matrone fière,
Truie dans un petit bal où moussent les roustons.
Un forçat jeune, bouche ouverte, téton nu ;
D’un anus tout béant fracassé par un nœud,
Sort ; il se répand dans l’aine de l’ingénue,
Râlant, il libère son lait de père, un peu.
L’épieu et ses glaouis, il mord. Calculant comme
calculerait un vieux comptable, il fait la somme :
Dans la masure, honteusement : aux abois.
Les embruns ne lui font plus frissonner la pine ;
Le porc dans le motel s’examine aux latrines.
Stérile : il a des traits rouges au bout des doigts.
Arthur Riz-de-veau, 1870
Vous ne connaissez pas le texte original : "Le dormeur du val", d'Arthur Rimbaud ? On vous aide :
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Vous avez aimé ?
Ainsi va la poésie ! Zone urbaine et satire sociale se mêlent dans ce dialogue cru entre maîtresse Isabeau et un vieux vicelard. Langage provocateur, humour noir et expression directe dévoilent un rapport de force passionné, au cœur d’un texte contemporain d’un érotisme mordant… C’est surtout une parodie « Le corbeau et le renard » de Jean de La Fontaine !
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- Picorer d’autres histoires : découvrez « Tallégland : un diplomate de merde » – déjà en libre lecture sur La Plume du Coq.
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