Heureux comme un pénis, posé sur un visage
Et lequel s’essuie là, flétri sur un grand front
Épuisé sur le nez, usagé d’érection.
Chibre en épuisement, vidé de son fromage !
Quand reviendrai-je, hélas, dans ma petite cage
Fourré, emmitouflé, et quel slip en coton
Me servira d’enclos, de pauvre caleçon,
Moi qui ne suis pas mince, et ai deux gros bagages ?
Plus qu’épais, le crin court du menton broussailleux
Que revêt ce malin, offre un confort soyeux.
Mais plus la barbe est drue, moins paît l’adroite pine
Qui part de cet endroit comme un chibre crétin.
Mieux vaut rebraguetter dans le moulant écrin
Le tout-puissant gourdin qui a peur des épines.
Joe-la-pine du Ballais, 1557
Vous ne connaissez pas le texte original : "Heureux qui comme Ulysse" de Joachim du Bellay ? On vous aide :
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Vous avez aimé ?
Ainsi va la poésie ! Ce sonnet érotique et satirique de Joe-la-pine constitue un poème à l’humour cru. La renaissance du pénis las dans une barbe conquise lui permet un retour cocasse vers son slip qui lui est une province, et beaucoup davantage… C’est surtout une parodie de « Heureux qui comme Ulysse » de Joachim du Bellay !
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