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Le Voyage du Héros, édition spermatique

          Joseph Campbell est un mythologue resté célèbre pour avoir théorisé ce qu’il appelle le Monomythe dans son livre Le Héros aux mille et un visages. Il considère que tous les mythes et rituels du monde racontent, chacun à leurs façons, le Voyage du Héros : un récit initiatique archétypal divisé en dix-sept étapes, au cours duquel le Héros plonge symboliquement dans son inconscient pour y faire mourir son égo, et renaître, symboliquement toujours.

          S’il est resté célèbre, c’est moins pour la grandeur de sa science qu’en raison de l’effet que son œuvre à produit sur les scénaristes hollywoodiens. L’anecdote est connue : Star Wars de George Lucas est une adaptation stricte du Monomythe. Hélas ! Tous n’ont pas le talent du cinéaste. Car le mythologue eut un continuateur moins glorieux en la personne de Rodolphe Couillebell, sont crétin de cousin, qui esquissa le récit du Monobite dans un livre mineur : Le Héros aux cent millions et un visages…

. 1 : L’appel à l’aventure : Il était une fois, dans le chaud sein d’un foyer douillet, un jeune héros. Il se nommait SpermaThomasoïde, dit simplement Sperma-Thomas. Ses amis étaient nombreux et tous vivaient en harmonie dans le creuset de la vie. Souvent, il levait les yeux jusqu’au-delà de la grande tour du grand donjon, pour y regarder le ciel, et rêver d’aventure. Un jour, un nuage sombre assombrit l’éclat du monde. La grande tour du grand donjon lui parut être comme avalée par l’obscurité. Le sol se mit à vibrer en de violent mouvement. La grande tour du grand donjon se hérissa en un tremblement. La zizizanie prit tous les occupants ! Ils couraient, fuyaient, s’entrechoquaient, se collisionnaient. Le plus vieux des sages du village prit la parole, et dit : « pour nous tous, c’est un nouveau départ. Allons, en rang d’oignons, montons dans la grande tour du grand donjon, et partons ! »

. 2 : Le refus de l’appel : Sperma-Thomas cira : « Ô, toi, vieux sage, n’es-tu point plutôt le fou du village ? Le donjon est trop haut, le chemin trop périlleux, alors que nous sommes si bien en ce lieu ». Mais l’ancêtre rétorqua : « les eaux vont monter, et nous serons pris dans le sinistre liquide de Séminal, ce maudit démon infernal ». Et tandis que la terre était encore chancelante, et la grande tour toujours branlante, les eaux se levèrent…

. 3 : L’aide surnaturelle : Sperma-Thomas voyait la vague prendre ses compagnons, et puis lui-même fut pris dans un tourbillon. Le courant l’emportait vers la grande tour, et il criait « adieu amis ! adieu camarades ! » alors que les flots l’entrainaient au zénith de la colonnade. C’est alors qu’il était balloté par les flots qu’il entendit l’eau lui adresser ces mots : « N’aie crainte, héros. Je suis le nourricier, Séminal le sémillant, pas l’ennemi que t’as décrit ton parent ». Alors, Sperma-Thomas se laissa porté par le lit de ce nouvel allié, et abandonna sa contrée.

. 4 : Le passage du premier seuil : Les eaux éjectèrent le héros jusque bien au-delà de la grande tour du grand donjon, dont il n’apercevait plus ni le sommet ni les environs. Heureusement, Séminal le sémillant l’accompagnait encore en ce pays et lui donna son sein gorgé du lait nourricier : 

« - Tète, héros, car ici commence ta quête. 

- Quel est ce lieu, Séminal mon allié ? Le sol est meuble, et nous semblons être tombés sur la limite du ciel ? Est-ce que ma quête déjà capote ? 

- Ce n’est pas la limite du ciel, mais un voile duquel il faut que l’on sorte ». Séminal le sémillant rangea son sein nourricier et donnas un coutelas aiguisé à Sperma-Thomas. Celui-ci s’en servi pour déchirer la protection qui le séparait des nouvelles régions.

. 5 : Le ventre de la baleine : Sombre est le nouveau monde dans lequel l’aventurier déambulait.

« - Est-on bien certains qu’en ce lieu j’ai un destin ? La mort semble rôder, et pour combien de mes amis tués ?

- Cent-millions. Mais toi, Sperma-Thomas, tu es le « Un » qui ramènera l’équilibre dans la force… À moins que ce calibre ne nous ait mis dans une fesse… Bientôt ces paroles auront un sens, pour le moment, garde en moi ta confiance. Veux-tu de mon bon sein nourricier ? » Mais le héros préférait avancer dans l’obscure labyrinthe…

. 6 : Le chemin des épreuves : Sperma-Thomas et Séminal le sémillant suivaient une route que des cadavres jonchait. Combien ont-ils été, avant eux, à tenter l’aventure ? Et puis, quelqu’un se présenta.

« - Halte ! On ne passe point ! Je suis Sper-Matizoïde, le gardien. Voilà cinq jours, voilà cinq nuits que je suis ici, et que je contiens dans ce dédale le conjoint amoral !

- Je ne suis l’époux de personne, ô, Sper-Matisse. Mais cinq jours, cinq nuits comme gardien, n'as-tu pas faim ? Vois, ceci est Séminal et son sein est formidable ! » En offrant le lait de son ami au cerbère du circuit, Sperma-Thomas put s’ouvrir une voie. Même, le rival rassasié décida de rejoindre le héros en tant que son fidèle équipier :

- « Tu as prouvé, par ton grand cœur, que tu seras un mari de valeur. Aussi, je serais tien et vaincrais les ennemis sur ton chemin ».

. 7 : La rencontre avec la déesse : Après maintes épreuves, nombreux obstacles, et autres évènements, la troupe, Sperma-Thomas en tête, allait de l’avant. Quand, soudainement, une belle créature interrompit l’aventure.

« - Diantre ! Qui es-tu sublime ingénue ? questionna le héros.

- Je suis Dame Kose, et c’est ici que je loge ! Alors, Sperma-Thomas interrogea Sper-Matisse :

- Est-ce l’épousé dont tu gardais la vertu ?

- Certes non, celle-ci, je ne l’ai jamais connu ! Alors, Sperma-Thomas s’adressa à Séminal :

- Donne donc de ton sein, la superbe à peut-être faim.

- Mon lait, pour elle, n’est point !

- Mais enfin ! Séminal mon frère, pourquoi me faire cette chose ? Offre ton à lait à l’amie Kose ! »

. 8 : La tentation : « - Jamais ! C’est la Mycose ! » Séminal avait reconnu le terrible péril que représentait la nubile. Mais Sperma-Thomas était déjà envouté. Il voulait se marier avec la douce ! Alors, Sper-Matisse vint à se rescousse, et tira son épée :

« - Elle se vautre dans la fonge ! Hey ! Diablesse ! Mais le héros s’interposa :

- Attention que tu ne la blesses ! » L’allié fidèle envoya un coup à la morille qui poussa le cri d’un troll. C’est alors que Sperma-Thomas l’aperçu sous sa forme de girolle. Car c’est ainsi qu’un champignon se trahit : son pleur ôte son masque. Revenant à lui, il entra dans un pugilat avec la tarasque. Heureusement, le puissant lait nourricier l’avait rendu invincible, et c’est aisément qu’il défit la terrible.

. 9 : La réunion au père : La compagnie continuait son épopée.

« - Mon destin est-il encore loin, Séminal mon ami ?

- Non, héros, mais il te faut encore rencontrer quelqu’un.

- Qui est-ce ?

- Luther le Russe, il vit là-bas, sur ce col !

- Nous allons sur le col d’un Luther russe ? » Ils marchèrent un moment jusqu’à leur destination. Jusqu’à ce que se révèle le seigneur de la Montagne :

« - Je suis Luther le Russe, roi de ce col. Tu cherches ta compagne ?

- Je suis Sperma-Thomas, l’aventurier, et je viens vers toi sans plus d’idées.

- Ton cœur est pur, Chevalier, écoute et apprend ta vocation : tu es venu ici pour une fécondation.

- Séminal, mon ami nourricier ? Pourquoi me l’as-tu caché ? Sper-Matisse, est-ce ce dont tu parlais ? » Luther le Russe offrit un anneau d’or au héros et lui indiqua qu’il serait bientôt le père tout puissant de cet endroit. Il devait maintenant s’en aller à la rencontre de sa destinée. 

. 10 : L’apothéose : À peine eut-il quitté le mont, qu’une lumière sublime fit son apparition, éclairant une citadelle. Alors, Séminal et Matisse laissèrent le héros à sa lisière, car lui seul pouvait porter le fardeau de cette quête. Il entra dans le dernier bastion et découvrit la source de la vie : l’œuf sacré, qu’il loua ainsi : « Ô, Vulcain, forgeur de demain ! Ô, vulgaire que je suis devant toi, Ô, vulnérable héritage ! » Sperma-Thomas présenta la bague précieuse, après quoi il plongea dans le cœur flamboyant du mystère éternel.

. 11 : Le don suprême : Le jeune héros, comme un oiseau ayant son nid à concevoir, ressorti en volant par-dessus les remparts. Ses compères lui lancèrent des signes en criant de joie : « Fécond soit Sperma-Thomas ! » Il se posa près d’eux pour les prendre dans ses bras. Séminal lui tendit alors son sein nourricier, mais c’est avec bienveillance qu’il fut remercié : « Ton lait, si bon soit-il, m’est désormais inutile. J’ai le don de vie, et Séminal, ami, je te bénis ». Sper-Matisse présenta son épée en offrande, mais reçu alors cette demande : « Ton arme, si affutée soit-elle, m’est désormais superficielle. J’ai le don de croître, alors Matisse, cesse de combattre ».

. 12 : Le refus du retour : La troupe entière avait encore à faire : quitter la trompe. Ils repassèrent la montagne, Luther le Russe s’inclina et leur permit de repasser le col. Mais, lors de leur descente, c’est un nouvel ennemi qui se présenta ! L’infâme avait deux bras immenses et toute métallique était sa panse. Sperma-Thomas s’exclame :

« - Quel stress, il est si laid !

- Oui ! C’est le perfide Stérilet ! Et Matisse de continuer : tu m’as demandé de ne plus lutter, mais je ne saurais tolérer l’insuccès ! » L’allié fidèle se jeta sur l’animal, mais fut foudroyé par le cuivre fatal.

. 13 : La fuite magique : Séminal attrapa le héros, et lui dit : « cet adversaire est plus fort que vous, courez ! » Toutes les puissances du monde ne seraient assez pour vaincre ce féroce cuirassier. Sous lui, Sperma-Thomas vit un trou dans lequel plongeaient ses radicelles. Il se jeta à son pied et s’agrippa à ses ficelles. Il put ainsi descendre et se sauver par la faille sur laquelle reposait l’horrible diable.

. 14 : La délivrance venue de l’extérieur : Sains et saufs, mais endeuillés, le héros et son allié consommaient leur fuite. Dans leurs courses effrénées, ils repassèrent par tous lieux qu’ils avaient visités. Et puis, au loin, l’univers paru comme se déchirer.

. 15 : Le passage du seuil au retour : Une fissure béante s’ouvrait sur le royaume des cieux. Le héros et son ami la franchirent. L’air nouveau pétrifia Séminal en un instant, lui qui n’avait point reçu les dons miraculeux. Sperma-Thomas pleura sur cette poitrine qui avait distillé tant d’aide et de remèdes. Puis, il aperçut une Toison d’or. Il se dirigea vers elle, taiseux. 

. 16 : Maître des deux mondes : La Toison était un jardin dont l’herbe était précieuse. Un Eden prodigue de fruits, le paradis de dieux. Un crabe majestueux sauta de l’arbre soyeux sur lequel il reposait.

« - Petit être, t’es-tu égaré ? N’as-tu point trouvé un conjoint dans la grotte aux miracles ?

- Si, j’y aie trouvé un allié, puis un ami, puis la source de vie. Qui es-tu ? Suis-je au paradis ?

- Appelle-moi Professeur Morpionibus, et vois-tu, toute cette motte est mon campus.

. 17 : Libre devant la vie : Sperma-Thomas admirait l’origine du monde. À l’horizon, là-bas, il pouvait voir la grande tour par laquelle il était venu. Mais elle était écroulée et semblait, maintenant, en paix. Il y reconnut son vieux foyer. « Professeur, j’aperçois ma maison et à son côté, le grand donjon. Les eaux m’y ont conduit, et puis, j’en fu expulsé. Ne puis-je pas y retourner ? » Morpionibus eut une larme, mais lui révéla la fin du drame : « Pourquoi le voudrais-tu mon incroyable ami ? N’as-tu point compris ? Ton aventure est finie ».

Vous avez aimé ?

Ainsi va l’écriture dramaturgique ! Le Voyage du Héros de Joseph Campbell, explication de l’unité du récit initiatique explorant l’inconscient et la quête héroïque, nous offre un fameux modèle d’aventure. Du Monomythe à Star Wars, il n’y a qu’un pas. Et Sperma-Thomas n’est finalement qu’un spermatique Skywalker triomphant du père, et transformé par son destin.

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