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M. Dagobert et l'histoire de la culotte à l'envers

          Parmi mes amis, je ne compte pas que l’inspecteur Lecoq pour me fournir en billevesées. J’ai d’autres genres de drôles en mon cercle. En l’occurrence, mon copain Dagobert, c’est un drôle de con. Et ce monsieur porte bien son nom. D’ailleurs, le voilà qui me rejoint.

- Hé ! Dagobert ! Venez prendre un verre à ma table !

- Vous ici ? Un tel troquet ? Ah non, certainement pas, dans ce genre d’endroit, on se met la tête à l’envers. À l’envers, à l’envers… Ho ? Il faut que je vous raconte ! – et là-dessus, il s’assoit. Quand je vous disais : un truc en moins dans sa case en trop le Dago.

- Ah, vous avez encore pris ce que d’aucuns nommeraient une sale cuite ?

- Seigneur, non. Il m’est arrivé une histoire comme il en arrive peu : j’ai mis ma culotte à l’envers.

- Mon pauvre, pas de quoi en faire tout un fromage !

- Ah si, je vais vous même vous faire une meule de Brie. Figurez-vous, nous étions au lit avec madame Dagobert, quand soudainement, un bruit tonitruant nous violente les esgourdes. Alors quoi ? Naturellement, on sursaute. Oui mais, voilà une répétition du son : qu’est-ce ? Coup de fusil, coup de marteau, coup de grisou : on ne sait pas, mais ça vient de chez la voisine… - Il marque un temps d’arrêt pour me jeter un regard, comme s’il me souhaitait voir continuer sa propre histoire.

- La voisine… La voisine ? Oh… « La » voisine ? La bonne demoiselle Jessica ? The girl next door !

- Elle-même.

- Que vous avez sodomisé il y a de cela quelques mois.

- Celle-ci, oui.

- Qui vous a valu une menace de divorce de la part de madame Dagobert.

- On parle bien de la même.

- Mais vous êtes parvenu à vous faire pardonner cette incursion rectale, sauvant là votre couple, ici votre voisinage.

- Il s’agit bien de moi. Forcément, depuis, quand il s’agit de la voisine Jessica, je marche sur des œufs. Mais voilà qu’un nouveau bruit retentit : madame Dagobert prend peur (et à vrai dire moi aussi) et m’enjoins d’aller voir si la voisine n’est pas en train d’être assassinée, ou « pire » : cambriolée (dit-elle, pleine de ressentiment). Alors, tout héros de la nation que je suis, et toute peur bue, je bondis hors du lit ! Je m’arme de ma lampe de chevet style rococo que j’arrache à sa prise murale, et balance chacune de mes cuisses dans les trous de mon slip. Ce slip qui logeait au pied du plumard, que j’avais enlevé à dessein. Dessein que je n’ai pas eu le temps d’exécuter ce soir-là. Heureusement, j’avais pu en faire une esquisse, il y a de cela quelques mois, avec la voisine…

- Bon, toute cette périphrase pour m’indiquer la chose suivante : sans lumière, tu as enfilé ton slip à l’envers ?

- Exactement, mais je n’en prends point conscience. Alors maintenant, j’avance dans le noir. Et de nouveau : PAF ! Ça vient bien de chez la voisine. Je sors de l’appartement et… silence… Rien… L’absence, l’inexistence de tout… Le couloir est à peine éclairé par la lumière résiduelle d’un néon. Moins quelque chose se passe, plus l’ambiance s’alourdit. Pas à pas, de plus en plus précautionneux, j’avance vers la porte de la bonne demoiselle Jessica. Je vais pour frapper, puis décide de commencer par tendre l’oreille. Je colle celle-ci à la porte… Et soudain ! PAF !

- Ah ! ...Oh, mais vous êtes con, vous ! Arrêtez donc de gueuler comme ça, en ménageant vos effets ! Vous comptez agir sur mon sphincter ? Moi qui m’attendais à rire, voilà que j’angoisse d’effroi, que je tremble de terreur, que je chie de trouille.

- Pardonnez-moi, il fallait bien que je vous immerge. Voyez-vous, justement, moi aussi, j’ai angoissé d’effroi, moi aussi j’ai tremblé de peur, moi aussi j’ai chié de trouille. Car le bruit, aucun doute, c’était celui d’un revolver.

- Non ?! Mais comment peut-on m’annoncer que cette histoire est celle d’un sous-vêtement mis sans orthodoxie ? C’est autre chose que cela !

- Eh bien, je vais vous le dire. J’ai certes eu très peur, mais une vie humaine était en jeu ! Alors profitant de mon avantageuse surcharge pondérale, j’enfonce la porte en y posant mon épaule. Quelle fut ma stupeur quand je découvris damoiselle Jessica, en petite tenue, devant un écran géant, quatre enceintes Dolby Digital, une pile de cartons ouverts et du polystyrène en veux-tu en voilà éparpillé sur le sol.

- Mince ! Et je ne parle pas de toi !

- Elle se retourne, surprise, et me lance : « Ma porte ? Mais ? Mais… Dagobert, tu as mis ta culotte à l’envers ! » Quelle conne ! Moi qui croyais qu’on l’assassinait, c’était elle qui regardait Vin Diesel assassiner le 7ème art dans un film d’action médiocre ! Et elle, tout ce qu’elle trouve à dire, c’est que j’ai pris le devant pour le derrière !

- Ah ! Sacré Dagobert ! ...Attends une seconde… Le devant pour le derrière ? N’est-ce pas plutôt l’envers pour l’endroit ?

- Non, non : j’avais mis la partie accueillant la bite au niveau du cul, et la partie accueillant le cul au niveau de la bite.

- Eh bah, je m’étais imaginé que tu avais simplement les coutures à l’air, comme un gant de toilette que l’on retourne. Enfin, c’est un détail que je soulève, peu importe. Quelle histoire !

- Quelle histoire ? Quelle histoire ? Mais elle commence seulement mon histoire ! Car voilà ce qu’il s’est passé ! Je me suis platement excusé pour sa porte, mais je lui ai tout de même fait valoir que moi-même et madame Dagobert étions au lit. Et quoi que son nouveau matériel acoustique ait l’air d’une qualité fantastique, on aimerait bien que les sons restent confinés à l’ésotérique. Enfin, on bavarde, on bavarde, on s’échange des politesses : « je vais diminuer le bruit tout de suite » ; « je vais bien sûr réparer ta porte », etc. Enfin, je sors. J’en profite pour me rappeler à la bienséance et faire effectuer une rotation de 180° à mon slibard.

- Eh oui, quand on veut avoir les yeux en face des trous, il faut mieux éviter d’avoir le nœud en face du trou.

- Puis je retourne dans le pageot où m’attend toujours madame, tétanisée tout autant par les bruits, que de ne plus rien entendre du tout depuis un moment : « tu en as mis du temps ! – Excuse-moi chérie, mais rassure-toi, ce n’était rien, elle avait mis la télé un peu fort. » Là-dessus, ma femme m’attrape et me dit que les hommes protecteurs, ça l’excite, que j’aurais pu mourir, mais que j’ai bravé le danger, et tutti quanti. Pleine d’amour, elle baisse ma culotte, m’attrape le zgeg, et l’enfourne en bouche, comme un macaron de chez Ladurée. Et là…

- Eh bien, là, tout va bien ? Tu es un héros !

- Oh non ! Là, elle se met à hurler : « Putain ! Dagobert ! J’en étais sûre ! Tu es encore allé enculer la voisine ? »

- Hein ?

- Telle fut exactement ma réaction : « Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes mon amour, je n’ai jamais rien fait de tel ! – AH OUI ? ALORS TU M’EXPLIQUES POURQUOI TU AS LA BITE PLEINE DE MERDE ? ».

- Qu’ouis-je ?

- Bah oui : tu te rappelles ? Attends, j’ai bien précisé que j’avais chié de trouille avant de remettre mon slip à l’endroit, n’est-ce pas ?

Vous avez aimé ?

Ainsi va Dagobert et sa culotte à l’envers ! Entre quiproquo, peur et bruit tonitruant, cette histoire drôle avec la voisine Jessica et madame Dagobert est à rire ou pleurer, on ne sait pas. C’est le récit amusant, plein d’humour, d’une situation embarrassante, qui n’est pas dans le quotidien de tous !

Si vous avez aimé cette maladresse lourde de conséquences, n’hésitez pas à :

  • Cocori-commenter : un mot d’esprit vaut mieux qu’un long discours – dites-nous ce que vous en pensez, ou ce que vous aimeriez lire ensuite.
  • Picorer d’autres histoires : découvrez « Une belle disquette de bâtard » – déjà en libre lecture sur La Plume du Coq.

Continuez à lire notre littérature grivoise, à la partager, et surtout… Cocoricouille !

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